Quand le rangement fait pleurer et pourquoi c’est tout à fait normal

Avez-vous déjà commencé à ranger votre maison et, tout à coup, ressenti une boule se former dans votre gorge, comme une émotion difficile à contenir ? Ou bien avez-vous déjà découvert un objet dans un vieux tiroir qui a immédiatement fait monter les larmes à vos yeux, vous transportant instantanément dans le passé ? Sachez que vous n’êtes absolument pas seul dans ce cas.

J’ai souvent vu des gens devenir profondément émus au moment de rangre leur chambre. Ce phénomène se produit fréquemment lorsque des objets anciens ou inattendus refont surface, réveillant en eux des souvenirs, qu’ils soient joyeux ou douloureux. Certains de ces objets font naître un sourire chaleureux et apaisant, tandis que d’autres peuvent susciter un sentiment de nostalgie ou même de tristesse. Et cela est tout à fait normal, humain et compréhensible.

Le rangement ne se résume pas simplement à déplacer ou classer des affaires d’un endroit à un autre. C’est avant tout un processus qui implique de prendre des décisions importantes. Et parfois, ces décisions signifient aussi apprendre à dire au revoir, à lâcher prise pour avancer sereinement.

Beaucoup considèrent le rangement comme une tâche pratique. Quelque chose qui doit être fait, et le plus rapidement possible. « Est-ce vraiment si difficile ? » entends-je parfois. Mais si c’était aussi simple, personne n’aurait des piles d’objets dont il ne sait que faire.

Beaucoup de choses que nous possédons sont chargées d’histoires, de souvenirs et d’émotions. Lorsque nous devons nous occuper de chaque objet pendant un rangement, nous ne pouvons pas nous empêcher de ressentir ce qu’il signifie pour nous.

• Le vieux pull qui sent encore quelqu’un que nous avons perdu.
• Les dessins d’enfants d’une époque révolue depuis longtemps.
• Les papiers d’un chapitre de notre vie que nous n’avons pas tout à fait clos, par exemple de vieux notes d’études qui avaient alors une importance capitale.

Parfois, c’est le manque qui nous frappe. D’autres fois, c’est le soulagement. Les larmes peuvent être un signe de tristesse, mais elles peuvent aussi être un moyen de se libérer de quelque chose que nous portions inconsciemment en nous.

Lorsque mes clients pleurent, nous n’interrompons pas la consultation de rangement. Au contraire, nous laissons place aux larmes et aux récits. Cela fait partie du processus. Car il ne s’agit pas seulement de jeter ou de ranger. Il s’agit de faire face à ce que le client a caché, tant sur le plan physique qu’émotionnel.

Il est important de comprendre que le rangement n’est pas seulement une question de ce qui doit rester et de ce qui doit partir. C’est aussi un exercice qui consiste à s’autoriser à ressentir. À faire son deuil, si c’est nécessaire. À sourire en se remémorant de bons souvenirs. À prendre conscience de ce que l’on souhaite garder.

Si vous constatez que le rangement suscite des émotions, rappelez-vous :

• Vous faites ce qu’il faut. Les larmes ne sont pas un signe de faiblesse, elles signifient que vous êtes en train de digérer quelque chose d’important.
• Prenez le temps qu’il vous faut. Vous n’avez pas besoin de prendre toutes les décisions en même temps. Mettez les choses difficiles dans une boîte ou sur une étagère si possible, ou notez sur un bloc-notes les choses sur lesquelles vous souhaitez attendre avant de vous décider. Parfois, le temps et la distance facilitent la prise de décision.
• Permettez-vous de ressentir. Souvent, ce ne sont pas les objets auxquels vous vous attachez, mais les histoires qui se cachent derrière eux.

Le rangement, c’est plus que de l’ordre. C’est aussi une façon de faire de la place en soi. Et parfois, cela nécessite d’oser affronter les émotions qui sont restées enfouies dans les tiroirs.

Alors si un jour, vous vous retrouvez les larmes aux yeux au milieu de votre rangement, sachez que ce n’est pas un signe que vous devez arrêter. C’est un signe que vous êtes sur la bonne voie.